Interview Emilie Lecarpentier, Digital Marketing @Ullo0 (0)
J’ai eu l’occasion d’échanger avec Emilie qui nous raconte sa vision du marketing, son parcours et nous montre l’envers du décor de son quotidien. Bonne lecture.
Qui es-tu Emilie ?
Emilie Lecarpentier, je suis responsable marketing et relation client pour Ullo. Nous sommes une entreprise orientée thérapie digitale, nous avons un publique de professionnel de santé. Nos outils, non médicamenteux, sont à destination de personne dépendantes (maladie d’alzheimers, démence, autisme, schizophrénie).
J’ai un parcours « chaotique » (rire), initialement je me destinais à devenir professeur des écoles. Rien à avoir avec le marketing. Après la faculté, j’ai tout recommencé pour faire un BTS, puis une licence et un master en management stratégie internationale option marketing.
Quel est le déclic qui t’a orienté vers une carrière marketing ?
J’étais en colocation à l’époque, ma colocataire était en faculté de gestion, j’avais du temps libre, j’ai participé à ses cours et cela m’a beaucoup plu. J’ai commencé à m’y intéresser de plus en plus et j’ai décidé de changer de voie.
C’est le hasard et le fait que je sois curieuse. Je suis en premier lieu consommatrice. Je consomme des marques, des produits. Je trouvais cela intéressant de comprendre l’envers du décor. « Est-ce que l’on se fait manipuler ? » J’ai appris beaucoup de choses, en particulier sur l’humain. Il est important de s’intéresser à l’humain avec qui nous sommes en relation.
Il y a aussi de la sociologie dans mon métier, c’est une partie que j’aime beaucoup.
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai fait de l’apprentissage, j’ai été assistante de direction pour un grand groupe de pétrochimie. J’ai fait ma licence au sein de Leclerc, le monde de la grande distribution est difficile mais très enrichissant.
J’ai rencontré un ami de mon CEO chez Ullo lors d’un Blablacar. Le hasard fait bien les choses. Il m’a parlé de l’homme derrière le CEO, j’ai creusé et j’ai découvert une entreprise très intéressante.
J’ai rencontré le CEO d’Ullo et cela a marché tout de suite. Je ne connaissais pas du tout l’univers de la santé. J’ai découvert un monde passionnant.
Avant pour moi la santé c’était les médecins, il fallait faire de grandes études. En arrivant chez Ullo j’ai découvert le monde des start-up dans la Santé.
Le projet m’a beaucoup plu car les bénéficiaires ce sont des personnes qui ont besoin d’être aidées. C’est un projet très humain qui me correspond.
Quel est ton quotidien ?
En start-up il faut être polyvalent, nous avons un point d’équipe en début de semaine cela nous organise notre planning. Nous faisons aussi un point sur nos KPI, cela nous permet de garder nos priorités en tête. Mon quotidien c’est de créer et organiser le contenu.
Nous avons beaucoup travaillé sur notre stratégie d’entreprise depuis 2 ans.
L’administratif et la gestion d’équipe m’occupent beaucoup, nous avons des jeunes dans l’équipe que nous accompagnons.
Je travaille avec Marion, responsable de communication, c’est elle qui s’occupe des réseaux sociaux. Ce n’est pas mon domaine.
Nous avons des dossiers de financement en cours, cela demande de faire des études de terrains et dans ce cas je collabore avec Brigitte Laurent, qui est neuropsychologue, c’est elle qui dirige les études cliniques. Elle accompagne les utilisateurs et nos prospects sur la partie santé.
Quels sont vos KPI ?
Au départ nous regardions les visites du site web : notre audience, et sa segmentation.
Aujourd’hui nous suivons plutôt les chiffres des nouveaux inscrits. Nous avons atteint notre rythme de croisière, nous sommes dans la phase ou nous optimisons la génération de lead.
Nous travaillons sur une meilleure qualification de nos prospects (particulier, professionnels). Sur le terrain nos interlocuteurs ce sont des professionnels de santé alors que sur le site internet il y a aussi des particuliers qui viennent chercher de l’information car ils font partie de la famille des personnes aidées.
Nous avons 2 produits, un pour les professionnels et un pour les particuliers. Ce second produit est parfois acheté en direct sur le site internet. Les particuliers qui visitent notre site sont impliqués dans les structures (EPHAD, IEM, CESSAD : toutes les structures d’accueil pour les personnes atteintes de troubles psychologique). Le fait de communiquer auprès d’eux permet de remonter l’information aux professionnels de santé.
Nous avons des projets en parallèle avec l’éducation par exemple avec l’Académie de Nancy-Metz.
Quelle est ta définition du marketing automation ?
Le marketing automation c’est un très bon moyen pour optimiser mon temps. Au quotidien nous sommes submergés d’informations, de demandes, de sollicitations.
J’automatise les actions pour gagner un maximum de temps, cela me permet aussi de mesurer tout ce que nous faisons.
Avec notre CEO la blague c’est : « nous faisons un maximum d’automatisation pour ne plus avoir à travailler et boire des Mojitos ». Nous essayons mais nous ne sommes pas encore arrivés à tout automatiser. 🙂
Chaque tâche qui est répétée, nous allons chercher à l’automatiser, que ce soit une tâche quotidienne ou occasionnelle. Une fois que l’action automatique est mise en place je n’ai plus besoin d’y penser. Je sais que les choses sont faites en temps et en heure.
Quelques exemples d’actions automatisés qui te libèrent du temps et de l’énergie aujourd’hui ?
Une des actions que nous avons automatisé est l’inscription à la newsletter :
- envoie automatique d’un e-mail de bienvenue
- envoie d’un questionnaire à 7 jours pour définir les centres d’intérêts ce qui permet de qualifier les informations que nous allons leur envoyer à l’avenir
Notre lecture à une newsletter dédiée pour lui et nous avons une meilleure connaissance de notre prospect froid.
Un exemple d’actions que tu n’as pas réussi à automatiser ?
Certaines tâches sont longues à automatiser. Par exemple l’envoi de rapport automatique Google Analytics que je n’ai toujours pas pris le temps de faire.
Nous avons beaucoup d’informations qui viennent de sources différentes : Googe Analytics, CRM (Axonaut), Hotjar, Mailchimp, AirTable. Ces sources d’information sont multiples.
Les KPI c’est la première chose à automatiser de mon point de vue, nous allons bien finir par le faire.
Cela fait quelques mois que nous utilisons AirTable pour centraliser les informations des RDV commerciaux. Nous avons centralisé les données pour mieux les qualifier.
Marion a aussi automatisé des actions sur les réseaux sociaux, notamment sur la veille. Dès que nous avons une mention ou un profil spécifique (par ex. le ministre de l’éducation sur le sujet de l’autisme) nous recevons l’information tout de suite pour être en capable d’avoir l’information et de la communiquer à notre réseau rapidement.
Quel est votre MAP ?
J’utilise Mautic depuis 2 mois, nous sommes en cours de prise en main. Chaque jour nous implémentons de nouvelles choses dans Mautic. Le temps de le prendre en main.
J’ai commencé à m’intéresser au marketing automation avec Zapier mais je trouvai que ce n’était pas ergonomique. C’est simple à mettre en œuvre mais je n’avais pas de vue simple sur les scénarios.
Nous sommes très orientés open source dans l’entreprise, un de nos développeurs à découvert Mautic, il a installé le logiciel marketing sur nos serveurs. J’avais déjà essayé ActiveCampaign que je trouve bien fait, mais l’intérêt de Mautic c’est d’avoir une solution à nous.
Nous utilisons Mailchimp le temps d’apprivoiser Mautic et d’avoir des e-mails responsive. Dès que ce sera bon nous allons migrer nos e-mails.
Ce qui me plaît avec Mautic c’est que je peux tout faire au même endroit :
- créer mes e-mails,
- avoir mes listes,
- créer mes formulaires,
- avoir mes scénarios automatisés.
Je n’ai plus besoin de passer d’un logiciel à l’autre. J’ai une interface centralisée et j’ai une vue globale sur ce que je peux faire.
Les outils qui te manquent pour ton marketing ?
Le chat cela me permettra d’avoir une meilleure communication avec mes visiteurs. D’avoir une communication plus fluide.
Cela me permettra de supprimer certains outils : par exemple la pop-up « qui êtes-vous ? », formulaire en ligne pour profiler les utilisateurs afin de connaître leurs centres d’intérêt.
VideoAsk de Typeform qui permet de poser des questions à l’internaute et lui fournir le bon contenu vidéo en fonction de ses réponses. Nous sommes en train de le prendre en main pour enrichir notre FAQ.
Mon idéal est d’avoir un outil centralisé tout ce que j’ai besoin de faire au quotidien. Un peu comme Mautic avec quelques fonctionnalités manquantes comme le chat, gérer le SEO pour optimiser ma génération de prospects.
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent se lancer dans le marketing automation ?
De mon point de vue, il faut commencer par tout remettre à plat, lister les objectifs :
- qu’est-ce que je dois regarder ?
- quels sont mes KPI essentiels ?
Je me suis demandé les scénarios que je pouvais mettre en place. J’ai chargé sur internet, cela m’a inspiré et j’ai trouvé des outils.
Ce premier travail m’a pris 1 journée, une fois que j’ai fait tout cela je peux dérouler mes scénarios marketing en fonction de mes besoins.
J’avais au début essayé de lancer une stratégie et je n’y suis pas arrivé. En prenant le temps de poser mes attentes cela s’est fait tout seul.
Dans l’idéal je conseille de se mettre à plusieurs cela permet de faciliter la tâche et d’avoir des idées complémentaires. Il est important d’intégrer le reste de l’équipe, ne pas attaquer le chantier tout seul cela peut être impressionnant.
Il faut garder en tête que le marketing automation c’est un projet d’entreprise.
Au départ nous avons fait cela en binôme avec Marion. Puis nous avons intégré notre responsable commercial, notre CEO, nos développeurs puis enfin nos investisseurs afin d’impliquer tous le monde et d’avoir leurs retours d’expérience. Au départ nous sommes ambitieux, nous avons envie de faire plein de choses, la réalité fait que nous faisons les choses les unes après les autres. Le fait d’avoir un projet commun, un projet d’entreprise, c’est fédérateur.
Le mot de la fin
Faite du marketing automation franchement cela facilite la vie.
C’est intéressant et valorisant pour le reste de l’équipe d’être impliqué dans un projet comme celui. Et cela permet aux restes de l’entreprise d’avoir une vision à long terme.
Facilitez-vous la vie et buvez des Mojitos.